Live report
LIVE REPORT : Melancolia, Vulvodynia, Fallujah, Ingested au Rex – 29/04/2024
En ce lundi soir, la motivation manque, la météo n’apporte guère de réconfort. Heureusement, la musique fédère, un concert un lundi soir annonce des rythmes effrénés, des copains et quelques bières.
La scène extrême fait halte à Toulouse, appréciée par les fans qui la voient moins souvent en France. Ingested, groupe anglais, dévoile leur nouvel album, accompagné d’autres groupes internationaux, venant des quatre coins du monde. Melancolia d’Australie, Fallujah des États-Unis et Vulvodynia d’Afrique du Sud sont au programme du voyage.
Melancolia ouvre le bal, attisant la curiosité du public. Le groupe est le plus récent, peut-être le moins connu de ce fait sur la line-up. La performance captivante d’Alex Hill révèle une descente dans la folie, accentuée par l’ambiance lumineuse. Ajouté à cela un maquillage très sombre vouée à être ruiné, une tonalité Black plane. Les touches mélodiques ajoutent une tension dramatique avant de laisser place aux sonorités brutales du Deathcore. Le scream est strident et inhumain, à la limite d’un jeu scénique autour de la psychose ou de la possession. Il s’agrémente de growl plus graves venant aussi des musiciens autour.
S’en suit Vulvodynia, groupe de Slamming Brutal Death connu pour son côté désinvolte et sauvage. La prestation sème la confusion, le nouveau chanteur n’étant pas présent, un remplaçant temporaire viendra sur quelques morceaux, puis le relai sera pris soit en version instrumentale, soit par le guitariste. Il faut reconnaitre d’ailleurs le talent de Kris Xenopoulos qui nous fait toujours autant sourire avec sa tenue de plage noire avec des petites pastèques que par son jeu technique et ses riffs violents. Bien que le groupe ait rencontré quelques difficultés afin d’obtenir leur visa, le public n’a pas vraiment compris pourquoi le chanteur d’appoint n’était présent pour quelques titres seulement. On pourra noter cependant l’énergie sur scène et leur aspect plaisantin qui est toujours appréciable.
Nous remontons un peu plus dans le temps avec Fallujah, provenant des années 2000. Le groupe ne cesse de se renouveler et d’évoluer dans son style, en constante exploration avec un line-up qui a changé plusieurs fois au cours des dernières années. Cela n’empêche pas aux membres actuels de nous faire assister à un show qualitatif et déroutant où la mélodie alterne avec un aspect plus sombre et violent. La structure de la setlist atteste de leur exploration dans différents genres en incorporant des morceaux de leur dernier album Empyrean mais également de plusieurs autres disques. Le public déguste une prestation qui combine Death Technique grâce à un rythme effréné et une maîtrise à la fois vocale et instrumentale, ainsi que Death Progressif pour nous faire planer avec un côté moderne, notamment pour son chant plus clair et un aspect plus expérimental. Un mélange surprenant qui nous laisse ravis.
Sans devoir les présenter davantage, vient le tour d’Ingested. Notre trio infernal s’accompagne d’un guitariste et d’un bassiste d’appoint afin de renforcer la violence qui règne sur scène. Sans jouer sur des étiquettes de genre, le groupe tend sur un Death extrême qui vascille entre Deathcore, Slamming et Brutal. Le décor proposé est raccord avec la pochette de leur dernier bijou, The Tide of Death and Fractured Dreams (étendards, batterie, médiator). Jason Evans saît prendre l’espace scénique et encourager le public à s’avancer et à transformer la fosse en zone de guerre. Nous savourons les nouveaux morceaux comme d’autres plus emblématiques. La prestation captive par sa rapidité, sa maîtrise instrumentale et ses prouesses vocales, parfois évoquant le rugissement d’un alligator. Quelques infrabasses en plus et nous sommes conquis.
Nous repartons satisfaits, ravis d’avoir exploré des styles uniques provenant de quatre destinations distinctes et gérés par quatre labels différents. Les curieux peuvent écouter le nouvel album d’Ingested et attendre le prochain opus de Vulvodynia en Juillet. En attendant, ils nous offrent leur dernier single, Entabeni, en référence à la réserve privée sauvage du même nom.