Actualité
XtremeFest 2014
Une petite introduction
L’XtremeFest. On m’a beaucoup parlé de ce festival l’an dernier, surtout en bien en fait. A la dernière minute, on s’est finalement décidé à y aller. Direction donc Albi en ce beau vendredi après-midi. Le site, situé en bordure du circuit automobile, prend ses marques au Parc des expositions, dans un cadre bien moins bucolique que l’an dernier, qui rappelons-le était au Cap Découverte de Carmaux. Mais nous sommes ici pour la musique et non pour les vacances.
Pose des tentes dans un camping petit mais sympathique, récupération du bracelet et on rentre dans le site. Quelques stands de bouffe et un peu de market ci et la, mais surtout une scène extérieure de taille moyenne et une grande à l’intérieur. La programmation hétéroclite comporte beaucoup de groupes toulousains, de quoi se faire plaisir ! Let’s go.
Vendredi 1 Août
On attaque sur la petite scène avec nos Toulousains de Seylen, bien connu en terre albigeoise. Leur post metal moderne toujours aussi bien ficelé semble timide au départ, sans doute du à un son pas au top mais qui se décrispera mieux par la suite, permettant de plonger dans l’atmosphère unique que le groupe peut offrir. Jok, le chanteur, en retrait de prime abord, semble se lâcher un peu plus au fur et à mesure et prend les commandes. Un bon apéro. Une belle scène en extérieur qui, avec le recul, reste notre préférée. Pourquoi ? Parce que c’est la que le son est le meilleur, comparé à la Main stage qui se trouve dans une salle. En effet, dans celle-ci les basses beaucoup trop présentes ont écrasé les mélodies et les chants des artistes tout le long du festival.
Direction la Mainstage intérieure où nos voisins belges Aborted prennent le relais. Ça blaste beaucoup plus d’un seul coup, un déluge musical où gruik-gruik et solos endiablés se mélangent à la perfection. Sven de Caluwé ne tient pas en place une seule seconde, vociférant des paroles d’une clarté cochonnaille. Les autres musiciens sont aussi à bloc, le tout posé sur un magnifique backdrop du dernier album The Necrotic Manifesto, sorti cette année.
Le public, qui attendait enfin du brutal est en folie : circle pit, wall of death et slameurs ne s’arrêtent plus et ça fait plaisir à voir. Une bonne leçon de brutal death. Le concert à Toulouse avec Origin en décembre promet grandement.
Un tour au merch, un sandwich et on s’installe tranquillement pour nos basques préférés : Gojira, sans doute le groupe le plus attendu de la journée. Avec le titre Explosia d’entrée de jeu, les bayonnais mettent les points sur les I. Les Backbone, Heavyest Matter Of The Universe et surtout Flying Whales qui provoquera le plus grand wall of death des 3 jours, ébranle l’assistance qui ne se fait pas prier. Wisdom Comes, morceau destructeur pourtant absent sur les autres dates estivales, vient s’ajouter à la setlist. Sans doute une faveur pour les français, signe démontrant que le groupe n’oublie pas d’où il vient.Le tapping majestueux de Ouroboros résonne tandis que certaines personnes semblent en transe, et s’enchaîne tranquillement sur le morceau-titre L’enfant Sauvage. Le sublime Where Dragons Dwell sera l’apogée d’un concert mémorable tandis que Joe Duplantier ne cessera de remercier du fond du cœur tous les gens présents. Magnifique.
Après ce qui vient de nous arriver on se demande comment on pourra suivre nos thrasheurs du Colorado, les bien-nommés Havok. Après la branlée qu’on avait pris au Sein des Saints en décembre dernier, fallait bien remettre le couvert. C’est chose faite. 45 minutes de thrash old school, sans concession, rapide, furieux, heavy à souhait bref un pur bonheur. Pas de temps mort, tout s’enchaîne très vite.
Les D.O.A, Give Me Liberty… Or Give Me Death et autres Covering Fire claquant vraiment sur CD prennent une dimension brutale en live provoquant les mouvements de foule que l’on connaît, malgré l’heure tardive. Une tuerie totale. Bonne nuit, il y en a qui bossent demain.
Samedi 2 Août
Après une matinée au travail et une micro sieste, on retourne en pays tarnais pour cette 2e journée encore sous le signe de l’extrême.
Smashed, gagnant du tremplin qui s’est déroulé à la Dynamo il y a quelques mois, a l’honneur de démarrer sur la scène extérieure. Puisant directement les premiers Morbid Angel ou Immolation, les tarbais dévoilent leur brutal death méchamment inspiré. Une bonne dose de musique sauvage en plein après midi, voilà qui tombe à point.
Vous voulez du bon metal hardcore avec quelques breakdown ? Black Knives tombent à point nommés. Les toulousains, qui commencent à être une valeur sure en live dorénavant, sont prêts à en découdre. Le son est fort mais clair et distinct, le public paraît chaud comme de la braise et on commence à apercevoir les premières danses hardcore, à coups de moulinets et autres Karaté Dance Style. Ça fait du bien la où ça fait mal, même sans être un fervent admirateur de cette mouvance.
T’en re-veux du thrash à l’ancienne comme Havok la veille ? Voila les espagnols d’Angelus Apatrida ! Originaire d’Albacete, une ville perdue entre Valence et Madrid où se déroulait le feu Metalmania Festival. On reprend la même recette du vendredi et on remet ça. 1H de musique dont la vélocité n’a d’égal que le Reign In Blood de qui vous savez. Le groupe nous fait même l’honneur de la présence de leur guitariste David Alvarez, qui est dans l’impossibilité de se mouvoir sur scène dû à une jambe dans le plâtre, ne l’empêche pas malgré tout de poser des rythmiques de malade ainsi que des solos à couper le souffle. Guillermo, le chanteur guitariste prend son rôle de frontman très à cœur et remercie chaleureusement le public français qu’il apprécie beaucoup, comme il le dira lui même en séance de dédicaces plus tard dans la soirée. Des gens charmants avec une envie énorme.
Qu’en est il des américains de Suffocation ? Malgré leurs ages avancés, on aurait tendance à croire que ceux-ci diminueraient la cadence. Il n’en est rien. Toujours aussi techniques, leur death typiquement US conquit les âmes sensibles du site. Terrance envoie toujours autant sur sa BC Rich 6 cordes, nous hypnotisant avec des solos de l’espace tandis que Kevin Talley, de retour au bercail, nous sert sa technique vraiment unique du martelage de toms. Frank Mullen, lui, ne change pas et parait toujours autant possédé avec ce timbre de voix si unique. Bref, le genre de groupe immanquable s’ils passent prés de chez vous.
45 minutes de poutre intégrale, comme on dit par chez nous.
En revanche, plus grand chose à se mettre sous la dent jusqu’à Red Fang, ceux-ci montant sur scène vers 0h30. Un peu de stoner à cette heure la ne peut pas faire de mal. Étant donné qu’on connaît mal le groupe, on s’attardera surtout sur une prestation riche en énergie, un groupe très communicatif qui prend plaisir à jouer et un titre : Prehistoric Dog repris en cœur. Une très bonne surprise.
On finit l’apéro, et au dodo.
Dimanche 3 Août
La nuit a été courte : la chaleur écrasante sous la tente nous force à se réveiller vers 9h du matin alors que les 1ers concerts démarrent vers 14h.
Heureusement ce sont les copains d’Orob, second gagnants du tremplin cité précédemment, qui ouvrent le bal en extérieur. Leur black mélodique est une bouffée d’air frais en ce week-end placé sous le signe du punk et du hardcore. La petite ½ heure de temps de jeu est un vrai bonheur malgré le fait de les voir en plein jour. Une bonne accroche.
Après un bon repas et quelques prises de contacts, on se place bien pour Benighted. Le gang de St Étienne que l’on a vu il y a environ à peine 1 mois chez les bretons, est de nouveau dans la place. Comme Aborted 2 jours auparavant, pas de compromis, ça blaste dur. Julien Truchan prend son pied total éructant tous ses poumons comme si ça vie en dépendait, tandis que Kevin Foley est d’une précision chirurgicale. Très attendu au tournant par une grande majorité du public, les Experience Your Flesh, Asylum Cave ou même l’ultime Slut déclenchent la fougue de l’audience surexcitée. Le nouveau gratteux ainsi que leur nouveau bassiste paraissent déjà vraiment à l’aise, alors qu’ils ne sont intégrés que depuis 3 semaines. Un show parfait avec un son un poil trop fort. Énorme. La brutalité à son paroxysme.
Il se trouve qu’ensuite, pour des raisons personnelles, on n’a pas pu assiste à la fin du festival. Par la force des choses, on a loupé le concert d’Obituary qui, selon les dires des gens présents, a été une véritable boucherie avec une setlist puissante, basé sur les 3 premiers albums.
Le mot de la fin
Le mot de la fin
Le bilan ? Qu’en est il de l’organisation ? Hé bien le Xtreme Fest envoie ses groupes à l’heure pile, ouvre et ferme ses portes aux heures prévues. Les bénévoles sont solidaires et super sympas, ce qui a d’ailleurs été souligné par quelques groupes. L’espace VIP / bénévoles est reposant et chaleureux, on y a donc passé une bonne partie du temps entre les concerts. Du positif dans l’ensemble avec, d’après les rumeurs, une programmation plus metal l’an prochain. Le rendez-vous est pris.
par Romain Reaper