Actualité
W:O:A 2018 par Ameline et Pierre
La devise de Wacken, c’est « rain or shine » ! Mais depuis les trois dernières éditions, c’était plutôt « rain ». Cela faisait trois années de suite que le Wacken Open Air se déroulait dans des conditions difficiles du fait des intempéries. Le climat très humide du nord de l’Allemagne et la terre noire de là-bas piétinée par 80 000 personnes pendant cinq jours ont créé chaque année une mer de gadoue subtilement mélangée à des liquides divers et variés et pas très propres ni bien odorants. Et l’organisation a bien souvent été dépassée. Du coup, cela a aussi blasé beaucoup de festivaliers. Certes, cette édition 2018 affiche à nouveau complet, comme toujours depuis 2006. Sauf que là, les derniers billets se sont écoulés à peine trois semaines avant le festival alors qu’auparavant, tout partait en 48h. La boue n’est pas le seul paramètre expliquant cette relative désaffection puisqu’il y a aussi la multiplication des festivals (certains étant plus petits, moins chers et/ou moins éloignés) et le fait que des festivals de taille comparable comme le Hellfest et le Graspop proposent des affiches plus clinquantes, notamment pour ce qui concerne les headliners. D’ailleurs cette année encore, Wacken présente une affiche de qualité et variée mais sans énorme nom… A part un concert spécial de Helloween en perspective qui va aller au-delà des promesses.
Mais comme on aime Wacken, on y retourne quand même malgré la gadoue. Mais on croise quand même les doigts pour que cette fois, la météo soit clémente. Et elle le sera : cette année, ce sera « shine or shine » pour ce qui sera le meilleur Wacken depuis bien longtemps !
Mercredi 1er août
Comme toujours, le départ se fait le mercredi pour arriver pour les premiers concerts. Car même si le festival ne communique pas trop là-dessus, Wacken est depuis quelques années un festival sur quatre jours avec un certain nombre de groupes qui jouent le mercredi, qui fait un peu office de journée warm-up.
Si l’infield n’est pas ouvert et qu’il n’y a donc pas de groupes qui jouent sur les grandes scènes, il y a en revanche un bon nombre de groupes qui jouent sur les deux scènes du chapiteau (à savoir la Wet Stage et la Headbanger Stage), des groupes de folk à l’espace médiéval (la Wackinger Stage) ou des groupes rigolos (ou pas suivant la sensibilité de chacun à l’humour teuton) au Biergarten. Dans le lot, beaucoup de groupes pas metal ou des petits groupes non signés qui viennent jouer pour le tremplin du Metal Battle, mais aussi de vrais groupes à la renommée bien établie tels que Sepultura, Nazareth, Fish ou les Backyard Babies.
A l’arrivée, après avoir récupéré nos pass et installé les tentes, nous faisons un petit tour à l’espace VIP, en premier lieu pour charger les cartes cashless. Expérimentées exclusivement en VIP en 2016, elles sont depuis 2017 étendues à l’ensemble des stands du festival. Une carte cashless est fournie avec chaque billet acheté, et il y a plusieurs points de recharge sur le site du festival. Il est également possible de les recharger en ligne. Par contre, les guichets n’acceptent pas le cash pour créditer la carte cashless : celle-ci n’est chargeable que par carte de paiement. Au pays où le paiement en liquide demeure roi, j’ai un peu de mal à en comprendre la logique…
Sinon l’espace VIP est toujours un bar bien cool avec une déco sympa et un bon choix de boissons. Par contre si la configuration n’est pas très différente des années précédentes, l’emplacement a changé. Il est désormais à côté du chapiteau et occupe une place centrale, à mi-distance entre les grandes scènes de l’Infield et la Wackinger. On a tous beaucoup apprécié cette année. La Trooper est à nouveau à l’honneur, ainsi qu’une pale ale Motörhead bien sympa. C’est tellement meilleur que la Beck’s Premium que l’on trouve partout ailleurs sur le site, désormais acheminée par un pipeline à bière ! Ledit pipeline avait d’ailleurs été très médiatisé au moment où les organisateurs avaient annoncé sa mise en place. En 2017, cela avait eu surtout pour effet de supprimer les tracteurs qui venaient approvisionner les stands qui servaient de la bière, et donc de faciliter la circulation des festivaliers et de moins endommager un terrain bien fragile…. Mais ça n’a rien enlevé de l’état chaotique de ce terrain ! Cette année, la question ne se posera pas : le terrain est dur et sec, et effectivement le service aux bars s’avère plus rapide.
Niveau groupes, le Metal Battle en proposait un à voir absolument : AEPHANEMER ! Déjà parce qu’ils représentaient la France pour ce tremplin qui offre la possibilité pour des groupes underground de signer sur un label, d’être endorsé et d’avoir de nombreux lots. Et surtout, ça leur offre une exposition médiatique incomparable. En plus, ils sont de Toulouse et ils sont vraiment bons ! C’est du death mélodique avec une fille au chant avec des compos d’excellente facture. Plus habitués aux toutes petites salles de la ville rose, ils s’en sont sortis comme des chefs (en particulier Marion qui a un charisme certain) sur la Wet Stage qui, si elle est plus petite que les scènes de l’Infield, équivaut quand même à la configuration d’un Zénith. Bravo à eux ! Par contre, ils n’ont pas eu un classement qui les a trop mis en avant puisqu’ils n’ont fini qu’à la onzième place. Mais il faut se dire qu’il y avait quand même une trentaine de concurrents pour le Metal Battle : les Toulousains sont donc classés dans le premier tiers, c’est donc très positif et on ne peut donc qu’espérer que ça va leur ouvrir des portes. Rappelons que le Metal Battle a permis à des groupes comme Battle Beast, Crisix, Audn, Dust Bolt ou Evil Invaders de signer sur des labels importants et de faire carrière. On ne peut que souhaiter la même chose à Aephanemer.
Une innovation cette année : le Wasted Wednesday ! C’est-à-dire que le festival optimise la Wasteland Stage, une petite scène aux décors post-apocalyptiques qui est plus ou moins le pendant de la Wackinger. Et pour le mercredi, plein de petits groupes de thrash y jouent. Nous ne verrons que TOXIC HOLOCAUST, qui ont fait un carton avec un gros son et des super pyros.
Ensuite nous rentrons au chapiteau pour continuer sur du thrash avec SEPULTURA sur la Wet Stage. Tête d’affiche de la soirée, les Brésiliens sont en forme avec un Derrick Greene au top. La setlist est bien équilibrée entre les nouveaux morceaux qui passent bien, des vieux morceaux du début de l’époque Greene comme le très efficace « Choke » et surtout les classiques comme « Arise » ou « Desperate cry ». L’interprétation est parfaite, le public est à fond et les Sud-Américains concluent magistralement cette journée sur un « Roots bloody roots » des familles.
La suite se fait plus festive. Pas parce qu’il y a MAMBO KURT qui conclut la soirée sur la Headbangers Stage, mais parce que nous nous allons tous boire jusqu’à 6h30 du matin !
Jeudi 2 août
Le jeudi à Wacken a toujours été l’entrée en matière du festival. C’est la Night To Remember, la journée où jouent sur les grandes scènes des groupes essentiellement orientés hard rock et heavy metal. Depuis 2018 s’ajoute en parallèle la Night To Dismember, où jouent sous le chapiteau des groupes de metal extrême. Ca commence toujours doucement niveau concerts (rien avant le milieu de l’après-midi dans l’Infield) mais ce sont de gros noms. Mais là, vu le temps, ça va commencer encore plus doucement que d’habitude. Il fait beau, sans un nuage à l’horizon, et le soleil cogne. Comme quand le terrain est transformé en mer de boue, ça n’incite pas trop à bouger. Mais c’est tellement plus agréable !!! Quand on vit dans le sud de la France, on est quand même habitué à ce genre de températures au mois d’août, mais ce n’est visiblement pas le cas des Allemands du nord. On en est même au point que des stewards du festival font le tour dans le camping pour s’assurer que tout va bien et qu’on a suffisamment d’eau. Cette année, les organisateurs sont aux petits oignons avec les festivaliers, ce qui change complètement des épisodes boueux précédents où on avait parfois l’impression qu’ils étaient dépassés voire indifférents. Seul problème : ils n’avaient pas prévu un stock suffisant de masques à poussière. Mais c’est sûr qu’au vu des expériences précédentes, cet accessoire ne devait pas être trop la priorité.
En tout cas c’est bien plus cool de glander au soleil bien tranquille sous la tonnelle à siroter de la bière, du jägermeister, de l’absinthe et du pontarlier. En plus, le programme du début d’après-midi est très léger puisque ça commence avec DOKKEN et VINCE NEIL, qui avaient été une grosse déception au Bang Your Head l’année dernière (surtout Vince Neil, même si on nous a dit qu’il avait été meilleur cette année) et qu’il n’est donc pas question d’aller voir.
Les hostilités vont donc commencer à 17h15 sur la Louder Stage avec DIRKSCHNEIDER. C’est la dernière tournée d’Udo sous son nom de famille avant qu’il ne reprenne le nom de groupe U.D.O. C’est censé être un adieu à Accept après deux ans de tournée et un double album live sortis sous cette forme : il a juré qu’après ça, il ne jouerait plus de titres de son ancien groupe. On verra si c’est vrai ou non, en attendant on va prendre notre pied sur ces morceaux d’Accept chantés par leur chanteur d’origine et très bien joués, même sans Wolf Hoffmann. Des classiques obligatoires, bien sûr (toujours jouissifs mais sans véritable différence avec ce que propose Accept actuellement) mais aussi des morceaux que le Accept actuel ne joue plus depuis longtemps comme « London leatherboys », « Breaker » ou « Aiming high ». Avec un bon son et une bonne humeur communicative, ce show d’Accept old school est la meilleure manière d’entamer un bon festival allemand !
On passe ensuite à côté, sur la Harder Stage pour quelque chose de plus extrême avec BEHEMOTH. Les Polonais proposent un gros show avec des pyros à gogo. On peut d’ailleurs regretter à ce titre qu’ils jouent aussi tôt dans la journée. En plein jour avec avec un ciel bleu sans nuages, ça a quand même moins d’impact. Mais c’est une grosse performance de Nergal et de sa bande, galvanisés par une foule toute acquise à leur cause et qui bénéficient d’un son énorme.
On continue dans l’extrême, cette fois au chapiteau sur la Headbangers Stage avec WATAIN. Les Suédois sont la tête d’affiche de cette Night To Dismember et ils le méritent bien au vu de la grosse prestation qu’ils vont sortir. Le show visuel vaut bien celui de Behemoth juste avant : Erik Danielsson allume les candélabres qui se trouvent sur scène un à un, puis met le feu au trident inversé qui sert de symbole au groupe. Encens, crânes de cochons, fumigènes, le tout avec de beaux lights rouges, chaque élément est étudié en détail pour une belle atmosphère de messe noire macabre. Et par rapport à Behemoth, ils ne sont pas en plein air en plein jour mais sous un immense chapiteau, donc dans des conditions équivalentes à celles d’un zénith. Le son est également excellent. Le groupe enchaîne les hymnes au diable avec une efficacité redoutable. Et, cerise sur le gâteau, ils concluent sur le morceau fleuve épique « Waters of Ain ».
On retourne dans l’Infield pour voir la tête d’affiche du jour : JUDAS PRIEST. Ca devait être un événement. Ce sera d’ailleurs le seul concert du festival pour lequel on aura du mal à circuler tellement c’est surpeuplé. C’est normal vu le statut de groupe mythique. Mais ils sont en fin de carrière et ça se sent. On ne peut pourtant pas dire que ce soit une mauvaise prestation de leur part. Mais Judas Priest amputé de ses deux guitaristes de légende (KK Downing qui s’est fait la malle depuis 2011, Glenn Tipton atteint de la maladie de Parkinson…), avec un Rob Halford qui est loin de son niveau d’antan, ça fait moins rêver qu’il y a quelques années. Malgré tout, « Firepower » est un album de bonne qualité qui laissait quelques espoirs. Alors pour le live, on ne passe pas un mauvais moment. Le light show est superbe, le décor de scène aussi (le groupe profite des moyens du festival) le son est énorme et c’est bien joué. Ritchie Faulkner et Andy Sneap, les remplaçants de la doublette légendaire à la guitare, font leur job sans fausse note. Par contre si le premier fait bien le show, le second est totalement dénué de charisme. Ce n’est pas forcément ce qu’on lui demande, mais quand on sait que la base de Judas Priest, c’est le duo de guitaristes et le chanteur, ça fait un effet bizarre. Et le chanteur, justement… Il s’en sort, surtout en médiums. Par contre dans les aigus (notamment sur « Painkiller » que le groupe se sent encore et toujours obligé de jouer alors qu’ils n’y arrivent plus), c’est parfois un peu trop parfait pour sonner naturel. Mais ce n’est pas ça le vrai problème. On ne peut pas demander à des gens qui approchent les 70 balais d’avoir les mêmes capacités qu’à leurs débuts. Mais ce qui me gêne, là, c’est le côté trop rodé du show et l’absence de communication. Rob fait son job vocalement et scéniquement, mais on dirait qu’il joue une pièce de théâtre. Il n’y a quasiment pas d’échanges avec le public. Et encore moins entre les membres du groupe. Chacun joue ses parties de son côté, plutôt bien d’ailleurs, mais on ne ressent pas vraiment d’unité. Au final, ce n’est pas un mauvais moment : c’est un beau spectacle. Mais je ne dirais pas que c’était un bon concert.
Voilà pour cette première vraie journée de concerts à Wacken. Il y a eu de bonnes choses malgré la petite déception de Judas Priest… et il y en aura encore plus le lendemain !
Vendredi 3 août
Il fait beau, le soleil brille et le metal couvre le chant des oiseaux. La chaleur et la poussière sont là aussi, mais on ne va pas s’en plaindre. La journée a un beau programme et la météo est favorable donc go !
Par contre, c’est un peu con question running order (même si celui-ci est globalement cohérent) : Amorphis et Dark Tranquillity, qui ont le même public et un statut comparable, jouent simultanément. Les Finlandais sont sur la Faster alors que les Suédois jouent sur la Louder. Le choix se portera sur DARK TRANQUILLITY parce qu’Amorphis était annoncé six mois plus tard à Toulouse au Bikini. Le peu que j’en ai aperçu à ce Wacken était en tout cas convaincant, avec une belle ambiance dans la foule. Mais Dark Tranquillity, c’est en général une bonne claque assurée. Et ça le sera encore une fois. Malgré l’absence de Niklas Sundin, c’est parfaitement joué et le groupe est mené par un Mikael Stanne euphorique et comme toujours très communicatif, qui n’hésite pas à haranguer le public et à descendre serrer des paluches à la barrière. Belle ambiance dans le public et particulièrement sur « Therein » au refrain en voix claires qui a été bien repris par la foule. Un concert de Dark Tranquillity, c’est de toute façon rarement décevant.
Après ça, il fait quand même bien chaud et le soleil cogne en cet après-midi sans nuages donc il est temps d’aller se rafraîchir à l’ombre, surtout que Korpiklaani qui enchaîne juste après sur la Harder n’est pas du tout notre tasse de thé.
En refaisant un tour dans l’Infield après ça, on aperçoit EPICA de loin. Pas spécialement fan, mais il faut quand même reconnaître que c’est très bien fait, aussi bien musicalement qu’en terme de décor scénique. Par contre, si le groupe joue dans de belles conditions avec un gros son et un light show de malades avec pyros en bonus (même s’ils jouent en plein jour, ça le fait !), ils ont l’air de souffrir un peu de la chaleur malgré leur ventilo géant qu’ils utilisent toujours sur scène pour avoir les cheveux qui volent au vent. Ca faisait longtemps que je ne les avais pas vus jouer. Je ne suis toujours pas fan de leur musique mais c’est carré et en plus le jeu de scène a gagné en sobriété. Avant tout était misé sur les poses et tenues de Simone qui mettaient particulièrement en lumière ses formes avantageuses. C’est beaucoup moins le cas maintenant et c’est tant mieux. Elle n’avait finalement pas besoin de ça pour montrer qu’elle sait tenir une scène. Comme quoi, vieillir n’a pas que des inconvénient :D Par contre, son eyeliner avec une feuille d’or est assez particulier… Je ne suis pas resté tout le concert mais sans m’avoir fait devenir fan de leur musique, les Hollandais ont fait quelque chose de pas mal.
On passe au chapiteau pour voir FIREWIND à la WET Stage. C’est bien que Gus G prenne encore le temps de tourner avec son groupe entre toutes ses différentes activités. En tout cas, les Grecs sont bien motivés et le public suit. C’est du bon heavy, superbement joué même si ça manque un peu de morceaux mémorables à mon avis. Mais c’est joué avec conviction donc le public suit. Et surtout, on ne voit pas le temps passer.
On reste au chapiteau car DOOL prend le relai sur la Headbangers. Encore peu connu, ce groupe nous attirait car il s’agit du nouveau groupe de deux anciens membres de The Devil’s Blood, le batteur Micha Haring et le bassiste Job van de Zande. Ils sont accompagnés d’une chanteuse guitariste, Ryanne van Dorst, aussi connue sous son nom de scène Elle Bandita, sous lequel elle a sorti trois albums solo dans un style plus pop (mais de la pop musclée). Le groupe n’est pas sans points communs avec The Devil’s Blood. Si l’aspect sataniste n’est pas présent chez Dool, ces derniers pratiquent cependant un hard rock psychédélique dark et occulte avec une chanteuse à la voix envoûtante qui est complètement habitée par sa musique. Elle n’est pas forcément communicative par les mots mais elle l’est énormément par les gestes, même avec sa guitare. Elle est en tout cas très charismatique. La musique des Néerlandais est vraiment trippante et nous invite à un beau voyage d’une cinquantaine de minutes. C’est très bon sur album, c’est sublime en live.
On enchaîne ensuite sur DESTRUCTION à la WET Stage dans un style différent et un tantinet moins raffiné :D C’est toujours efficace : du thrash qui tâche et qui arrache ! Pas de finesse particulière, pas de surprise non plus : Schmier et sa bande font ce pourquoi ils sont doués c’est-à-dire du thrash pas fin mais néanmoins technique et toujours propice au headbanging. Par contre le son n’a pas été au top, ce qui a un peu gâché certains titres. Mais c’était un bon moment quand même.
En sortant du chapiteau, on se dirige vers l’Infield pour voir la fin de DORO sur la Harder. On ne voit le concert que de loin et on le prend en cours, mais la Metal Queen est en grande forme et reçoit un accueil magistral du public. Mais après tout, Wacken est comme sa deuxième maison. Elle bénéficie d’un gros light show et de pyros à la toque. En prime, elle a quelques guests de prestige tels que Andy Scott et Peter Lincoln de The Sweet pour une belle reprise de ‘The Ballroom Blitz’, ou encore Johan Hegg d’Amon Amarth, Tommy Bolan de Warlock ou Jeff Waters pour un final sur « Breakind the law » de vous savez qui.
Ayant été pas mal déçu par NIGHTWISH dans sa version actuelle (je trouve que Floor est absolument sous-utilisée et peu mis en valeur), je profiterai de leur prestation en tête d’affiche sur la Harder pour aller manger et boire ! La pause va se prolonger avec RUNNING WILD dont les prestations ici avaient été très décevantes alors même que c’étaient supposés être des concerts spéciaux (concert d’adieu en 2009 et de reformation en 2015) donc on ne va peut-être pas en redemander ! D’après ceux qui y étaient, c’était un peu mieux avec un Rock’n’Rolf plus investi mais ce n’était pas la panacée non plus, avec en prime une setlist bancale où manquaient de nombreux classiques. Certains rêvaient d’une spéciale « Port Royal » pour les 30 ans de l’album, et au final ils n’en ont joué que la chanson titre…
Nous retournons voir des concerts à la Wackinger à l’occasion d’ARKONA. Je n’avais pas vu les Russes depuis le Hellfest 2011. Ils tournent pourtant beaucoup mais je n’ai jamais eu de nouvelles occasions. On va donc se rattraper à ce Wacken. C’est logique qu’ils soient sur la Wackinger en tête d’affiche vu leur style, mais en même temps c’est un peu dommage vu la taille de la scène. En tout cas, ça le fait. Je reproche surtout à cette scène d’être petite et basse, mais la déco et l’environnement de style village médiéval et à part du reste du festival ont quand même un charme certain. Et là, le son est bon et n’est pas parasité par les grandes scènes comme ça a pu être le cas les années précédentes. La majorité des titres joués sont des extraits de « Khram », leur dernier album en date qui est assez sombre. Joués de nuit, ces titres assez dark qui sont déjà très bons sur album prennent une toute autre dimension et sont envoûtants. Mais quand le groupe joue quelques morceaux festifs, ça le fait aussi avec une belle ambiance bien joyeuse. Arkona aura en tout cas convaincu tout le monde.
C’est ensuite au tour d’IN FLAMES d’enflammer (ach ! ach ! ach !) la Faster. Musicalement, je n’aime plus le groupe depuis « Come clarity » et j’ai donc lâché l’affaire depuis une bonne quinzaine d’années pour ce qui est de leurs albums. Mais en live, c’est quand même quelque chose. Ce groupe est une grosse machine de guerre scénique. Surtout en festival où ils bénéficient de gros light shows et de pyros en veux-tu en voilà. Le jeu de scène est parfaitement carré, la musique aussi, et on en prend plein les mirettes. C’est parfait à voir de loin. Par contre, musicalement, ils n’ont quasiment rien joué de leur période que j’aime, c’est-à-dire de leurs débuts jusqu’à « Reroute to remains ».
On va terminer sur la vraie tête d’affiche du jour avec GHOST ! On arrive très facilement dans les premiers rangs malgré le monde (ce sera toujours le cas à ce festival) pour en prendre plein la vue et plein les oreilles pendant une heure et demie. Le groupe n’était pas revenu ici depuis 2011. Ils se sont fait désirer mais ils sont maintenant à un niveau que personne n’imaginait à l’époque. Mais leur place est amplement méritée. On peut toujours gloser sur le caractère plus popisant et putassier de « Prequelle » mais, comment ne pas se déhancher aux sons de « Dance Macabre » ? Tout dans Ghost est millimétré et calculé à la perfection pour que la recette prenne. Des tenues du Cardinal Coppia et des Nameless Ghouls au magnifique décor de scène (un vitrail gigantesque) en passant par un light show exceptionnel et des tubes qui s’enchaînent les uns après les autres, tout est fait pour faire passer un moment d’anthologie. L’heure et quart de ce concert a paru durer dix minutes.
C’est sur les notes de « Monstrance clock » à 3 heures du matin que se termine ce vendredi… Du moins pour les concerts ;)
Samedi 4 août
Suite à un vendredi bien rempli qui s’est terminé tard, le réveil est tardif. Un autre élément fait qu’on ne va pas trop bouger pour le début de cette dernière journée de festival : le soleil ! Il fait beau et chaud sans un nuage à l’horizon, au point que les stewards du festival distribuent de l’eau. Il faut vraiment insister, cette année, sur l’organisation qui a vraiment mis l’accent sur le confort des festivaliers. Et vu qu’on est bien, on n’a pas trop envie de bouger de nos chaises de camping et l’apéro se poursuit longtemps ! Cela nous fait donc louper pas mal de groupes. J’aurais ainsi beaucoup aimé voir les punks allemands de BETONTOD et les excellents RIOT V, qui ouvraient en même temps respectivement sur la Louder et la Faster. Je n’aurai pas à choisir : ce sera aucun.
Les autres groupes qui suivent tels que WINTERSUN ou ALESTORM ne m’intéressant absolument pas, c’est finalement pour NIGHT DEMON à la Headbangers Stage que nous nous bougeons, vers 14h30. J’adore ce groupe américain, qui fait partie des meilleurs groupes de la new wave of true heavy metal. Au début d’ailleurs, je les trouvais assez ordinaires jusqu’à ce que je les voie sur scène au Keep It True 2017 où j’ai eu une révélation. Leur chanteur bassiste, Jarvis (également bassiste de Cirith ungol depuis leur reformation), est particulièrement charismatique et la prestation du groupe est particulièrement énergique. Il y a une belle ambiance sous le chapiteau avec des morceaux bien efficaces comme « Full Speed Ahead », « Heavy Metal Fest » ou « Screams In The Night » qui font un carton. Leur reprise de « Wasted years » de la vierge de fer sur laquelle ils concluent leur set est très appréciée. Juste un seul défaut pour ce concert : un son vraiment trop fort. Pour le reste c’était excellent !
Autre embouteillage à 17h avec GOJIRA qui joue sur la Faster en même temps que DIE APOKALYPTISCHEN REITER sur la Louder. C’est génial de voir un groupe français à ce niveau, sur une grande scène et juste en dessous des têtes d’affiche… Mais à titre personnel je préfère les Reiter, d’autant que ça fait plus longtemps que je ne les ai pas vus, qu’ils ne m’ont jamais déçu sur scène et que je doute de pouvoir les voir ailleurs qu’en Germanie. Donc c’est parti pour une heure de reiter metal, à savoir un savant mélange de heavy, de black, de thrash, de folk et de différents autres styles de musique avec une bonne touche de fun qui leur donne un style bien à eux. Ce groupe ne m’a jamais déçu en live, avec un Fuchs qui est un excellent frontman qui court partout et les tenues SM du claviériste Dr Pest. Encore une fois, ce sera top ! La fête va être totale d’entrée avec ‘Wir Sind Zurück » (morceau du dernier album qui porte bien son nom vu que le groupe était absent depuis cinq ans… ah oui j’oubliais pour les non germanophones : le titre signifie « nous sommes de retour ») et ‘Es Wird Schlimmer’, sur un ton heavy entrainant, speed et joyeux pour bien mettre l’ambiance. Et les hits vont s’enfiler comme des perles avec les « Friede sei mit dir », « Reitermania » (avec des zodiacs gonflables balancés dans la foule qui occasionnent quelques slams en bâteau), « Der Adler », « Seemann », « Der kleine Wicht », mais aussi des morceaux plus dark tels que « Der rote Reiter » ou « The fire » qui permettent de varier l’ambiance. La pause du groupe leur a fait du bien : c’est toujours une belle machine de guerre scénique ! Ils ne m’ont jamais déçu, série en cours. Ils m’avaient manqué !
Direction maintenant le chapiteau avec MADBALL sur la Headbangers Stage. Eux aussi sont une belle machine de guerre scénique. Ce n’est pas vraiment le genre de groupes habitués de Wacken, mais depuis quelques années le festival devient de plus en plus éclectique et programme, de temps en temps, quelques groupes de hardcore. De la même manière, Madball fricote de plus en plus avec l’univers metal : ils apparaissent régulièrement à des festivals metal et sont signés chez Nuclear Blast depuis quelques années. Sous un chapiteau bien rempli, ils vont donc faire un carton, emmenés par un Freddy ultra-charismatique. Les hymnes true New York hardcore s’enchaînent à la vitesse de l’éclair dans une grosse ambiance.
Il y avait ensuite, dans un style qui n’a rien à voir, NOCTURNAL RITES sur la Wet Stage mais on n’a pas été les voir car il fallait prendre des forces. La chaleur, un coup de faim également, mais aussi et surtout la nécessité de se préserver pour la suite qui va être dantesque.
ARCH ENEMY, qui avait fait un carton ici-même en 2016 (qui a fait l’objet de leur dernier album / DVD live en date), investit la Faster à 20h. C’est moins spectaculaire que la dernière fois car ce n’est pas de nuit mais avec le soleil qui descend tranquillement dans le ciel de l’Allemagne du nord, c’est bien agréable et c’est un gros show aussi. Ce n’est pas mon groupe préféré mais c’est toujours agréable à voir (et pas que pour le physique avantageux de la chanteuse !). Leurs morceaux sont bien taillés pour le live et ce sont d’excellents musiciens. En plus, c’est magnifié par le light show et le gros son. Après, sans vouloir faire le blasé, c’est l’un des groupes que j’ai le plus vus : la première fois, c’était en 1999 et depuis, je les ai vus à douze reprises avec trois chanteurs différents, en première partie, en tête d’affiche, dans des salles et festivals de toutes les tailles dans trois pays différents. Mais là c’était quand même bien bon !
Mais ce concert des Suédois n’était qu’un apéritif avant un fabuleux gratin de citrouilles en plat de résistance. HELLOWEEN en version Pumpkins United était annoncé depuis noël comme la grosse tête d’affiche du festival. Leur réunion avec Kai Hansen et Michael Kiske avait fait sensation en 2017. Je n’avais malheureusement pas pu aller les voir en salle mais ça va être largement rattrapé ce soir. Programmés pour un temps de jeu de deux heures et demie (soit une demi-heure de plus que sur les autres dates de la tournée, et je crois qu’aucun groupe n’a joué aussi longtemps à Wacken), les Allemands sont chez eux (à 70km de leur ville natale de Hambourg) et ça va se sentir. Et pourtant, c’est très facile de se placer devant malgré le monde. Et du monde, il y en a quand on regarde les écrans géants : l’Infield paraît plein à craquer ! En tout cas au dixième rang, nous sommes aux premières loges pour bien profiter de ce concert d’anthologie.
Niveau visuel, la scène est splendide très colorée et ornée d’une citrouille découpée. Les écrans géants montrent notamment des interludes rigolos en dessins animés avec des citrouilles, en particulier deux personnages dont j’ai oublié le nom mais qui m’ont beaucoup fait rire. Et le groupe fait une entame sur « Halloween » absolument phénoménale. Ils avaient déjà commencé par ce morceau de bravoure d’un quart d’heure lors de leur tournée commune avec Gamma Ray (l’une des meilleures que j’ai pu voir du groupe) et ça l’avait déjà bien fait mais là, c’est une autre dimension. Le duo vocal que forment Michael Kiske et Andi Deris est parfait : leurs deux vois sont très complémentaires et l’on ressent une grande complicité entre deux chanteurs. En terme de communication avec le public, ils se partageront également le micro avec Deris pour s’adresser au public en anglais et Kiske en allemand, sans empiéter l’un sur l’autre. Pour ce qui est des guitares, c’est l’orgasme à trois : Kai Hansen, Sascha Gerstner et Michael Weikath s’éclatent (oui, même Weiki !) sur chaque riff et solo montrent un plaisir de jouer ensemble visible et sincère. Le refrain est repris en chœur par la foule et la fête est déjà réussie… et ce n’est que le premier quart d’heure du concert !
Les moments de bravoure vont être légion dans ce fabuleux concert. « Dr Stein » est joué dans la foulé de « Halloween » et fait un carton. Après un premier dessin animé et une présentation fun des deux chanteurs Kiske met tout le monde d’accord sur un énorme « I’m Alive » chanté de manière bluffante avec une puissance dans les aigus inégalable. A l’approche de la cinquantaine, ce mec a quand même une pure voix comme à ses débuts il y a trente ans (mais c’est vrai aussi qu’il s’est mis en réserve pendant pas mal d’années et a donc économisé ses cordes vocales dans les années 90 et 2000). Ensuite Deris reprend le micro et balance le récent « Are You Metal »… Pas franchement indispensable, d’ailleurs, le groupe ayant fait des morceaux récents infiniment plus intéressants. « Perfect Gentleman » enchaine ! Celle-là, comme tout l’album « Master of the rings », je l’adore. Et avec Kiske qui vient accompagner un Deris grimé, c’est encore mieux ! Kiske prend alors le micro et présente Kai Hansen au public pour le moment vintage et culte du concert. Le grand Kai (par le talent, pas vraiment par la taille !) prend alors le micro pour chanter en solo le temps d’un medley mémorable de la période « Walls of Jericho » (l’album que j’ai probablement le plus écouté de toute ma vie) où se mélangent « Starlight », « Ride The Sky » (LA chanson de Kai Hansen) et « Judas ». Et ça enchaîne sur « Heavy Metal (Is The Law) » et son fabuleux refrain qui me donne presque les larmes aux yeux. Ensuite, le tempo ralentit avec la magnifique « A Tale That Wasn’t Right » qui est un grand moment d’émotion. A la demande de Deris, tous les spectateurs brandissent leurs smartphones allumés. Et quand on retourne et qu’on regarde les écrans géants, on voit une nuée bleue qui s’étend dans tout l’Infield et jusqu’au Biergarten et à la limite de la Wackinger. C’est aussi magnifique qu’impressionnant et ça donne des frissons comme on en a rarement eus. Après « If I Could Fly » enchaine bien pour rester dans un morceau lent. Le morceau écrit par la bande au complet « Pumpkins United » fait ensuite son petit effet : c’est bien speed et entraînant, bref tout ce qu’on peut attendre d’un bon morceau de Helloween ! Les esprits chagrins trouveront peut-être ce morceau trop convenu ou téléphoné mais en live, ça ne dépareille pas au milieu des classiques et ça s’intègre bien dans la setlist. En tout cas le public suit.
S’ensuit un solo de batterie. En principe, je déteste ça. Mais là, c’est particulier. C’est en effet un hommage à Ingo Schwichtenberg, le batteur d’origine de Helloween qui s’est suicidé en 1995. Pendant une dizaine de minutes, Dani Löble va reprendre exactement tous ses plans de batterie tandis que des images d’Ingo sont diffusées sur l’écran. C’est le solo de batterie le plus émouvant que j’ai eu l’occasion de voir.
Ensuite c’est un morceau assez rare de la période Kiske avec « Living ain’t no crime », qui était initialement une bonus track. Je l’aime beaucoup, je ne m’y attendais pas et Kiske la chante encore une fois divinement. Egalement remarquablement chantée, « A little time » qui laissera la place à un petit dessin animé pour permettre au groupe de se reposer avant une nouvelle succession d’orgasmes auditifs et visuels. Ca reprend donc sur « Why » que j’apprécie en tant que fan de « Master of the rings » et « Rise and fall », l’un des rares titres de l’époque « Keeper… » que je n’avais encore jamais eu en live. Puis on revient sur le début de l’époque Deris avec « Sole survivor » et le fantastique « Power ». C’est l’immense « How many tears » chantée à trois voix qui vient conclure avant des rappels dantesques.
Alors que le public scande « happy happy Halloween » résonne « Invitation », l’intro de « Keeper of the seven Keys part II » qui annonce donc « Eagle fly free », repris en chœur par une foule en délire. Et ça enchaîne sur un « Keeper of the seven Keys » (la chanson) joué dans son intégralité (ça arrive qu’ils la jouent mais de manière tronquée ou dans le cadre d’un medley), tout simplement grandiose. L’ultime rappel sera sur les classiques des classiques que sont « Future world » et « I want out », deux chansons que je n’en peux plus d’entendre en principe mais là, c’est tellement bon qu’on es tous à fond !
Que dire de plus sur ce concert ? Je pense avoir employé tous les superlatifs possibles pour ce genre de moments que seul Wacken propose toujours et qui fait comprendre pourquoi on fait tant de kilomètres et on affronte les pires conditions météo (bon pas cette année !). C’est l’un des meilleurs concerts que j’ai pu voir de ma vie en tout cas.
DIMMU BORGIR qui enchaîne sur la Faster va nous faire redescendre sur terre assez vite. Et pourtant c’était un concert que j’attendais avec impatience. Leur dernier concert à Wacken en 2012 (qui est en fait la dernière fois où j’ai vu les Norvégiens) avec orchestre symphonique était monumental et fait partie de mes tout meilleurs souvenirs live. Donc quand ils ont été annoncés, j’ai bien entendu sauté de joie. Sauf que je n’ai pas été convaincu par « Eonian ». Et les prestations qu’ils ont pu donner à d’autres festivals tels que le Hellfest n’ont pas emballé grand monde non plus. Les départs de Vortex et Mustis ont visiblement laissé un vide tant en termes de performances scéniques que de composition.
Le décor est beau en tout cas, avec un immense backdrop de la pochette de « Eonian », le nouvel album du groupe après huit ans de silence. Le groupe semble en tout cas déterminé à proposer des extraits de ses albums les plus récents, plus symphoniques et à abandonner presque entièrement leur côté purement black metal. Huit des douze titres proposés font ainsi partie des trois derniers albums, au grand dam des fans de la première heure. Dans tous les cas, l’utilisation intensive des fumigènes crée l’atmosphère appropriée pour ce concert. Dommage que le son soit assez brouillon, toutes les parties symphoniques et les choeurs sont samplés, ainsi que les parties vocales de Vortex sur « The Serpentine Offering » et « Progenies Of The Great Apocalypse ». Le groupe offre une bonne performance, Shagrath est plutôt bien en voix et Silenoz et Galder nous garantissent un mur de son impressionnant, leurs employés à la basse, à la batterie et au clavier font bien leur job. En fait c’est le terme exact : les mecs sont tous là pour faire leur job. On ne ressent pas une grande passion dans ce qu’ils font.
Et nous sommes à des années-lumière de la gloire de jadis. Cependant, c’était toujours agréable d’entendre « Progenies of The Great Apocalypse » et « Mourning Palace » placés à la fin du concert, et le morceau indus « Puritania » est toujours aussi jouissif. C’est bien dommage qu’ils n’aient rien joué d’autre des 90’s. Sans être un true, j’avoue qu’un concert de Dimmu Borgir sans au moins un « Spellbound (By The Devil) », ça fait bizarre. Surtout pour jouer à la place des morceaux d’un goût douteux comme « Council of wolves and snakes »… Par contre, il y a de l’ambiance dans le public, certains s’amusant même à faire des circle pits complètement décalés sur les passages planants :D
Prestation en demi-teinte de Dimmu Borgir, donc… Pas foncièrement un mauvais concert mais on en attendait tellement plus. Après, j’ai aussi vu de mauvais concerts de ce groupe il y a quelques années alors qu’il n’y avait rien à jeter de leur discographie. Mais à l’époque, ils tournaient souvent et sortaient régulièrement des albums. Là, quand on attend depuis longtemps un groupe dont on est fan, et que ni l’album ni les prestations scéniques ne convainquent, la seule chose qui vient à l’esprit est : tout ça pour ça ? J’aurais su, j’aurais été voir BONFIRE dans un autre style sous le chapiteau : un groupe que je connais depuis mon adolescence, qui continue à sortir de bons albums et dont les prestations live ne déçoivent pas, comme j’ai pu le constater après en regardant leur concert sur Youtube.
Après les remerciements traditionnels des organisateurs, le festival va s’achever sur du folk allemand avec IN EXTREMO. Ce sont des habitués des lieux, qui jouent ici à peu près tous les deux ou trois ans. C’est pas compliqué : même s’ils sortent d’Allemagne de temps en temps (ils se sont déjà produits au Hellfest par exemple), je les ai vus quatre fois et toujours à Wacken ! Le groupe a sorti une compilation en 2017, « 40 Wahre Lieder », qu’ils vont bien défendre sur scène en privilégiant les morceaux récents. Et pour la première fois, pas de « Ai vis lo lop »à un concert d’In Extremo ! Je pensais pourtant que cette chanson occitane (non ce n’est pas en allemand !) était une obligation sur scène pour eux. Mais il n’y en a pas besoin finalement, le groupe a quand même un certain nombre de tubes à son actif en vingt-cinq ans de carrière et des « Störtebeker », « Quid pro quo » ou « Sängerkrieg » sont de bons hymnes festifs à l’efficacité imparable. En tout cas malgré l’heure tardive, les Allemands sont en grande forme et semblent prendre un gros panard sur scène. C’est le cas aussi dans le public où l’ambiance est à la grosse grosse fiesta. Mention spéciale sur le morceau « Sternhagelvoll » où tout le monde chantait le refrain bras dessus bras dessous. Malgré les quatre jours de festival, la fatigue, l’heure, tout le monde est heureux d’être là et fait la fête pour achever un festival qui s’est remarquablement déroulé.
Ainsi s’achève le Wacken Open Air 2018, 29e édition. Un festival parfait de bout en bout, avec une organisation aux petits oignons, une belle ambiance, une bonne affiche avec des concerts qui ont bien tenu leurs promesses (avec juste un bémol pour Dimmu Borgir) et un Helloween d’anthologie. Et surtout, le plus important : la météo, qui est la plus grosse tête d’affiche de ce festival, a été au rendez-vous. Et sans boue, ça change tout ! Et vu que cette édition était parfaite, les places mises en vente pour 2019 sont parties comme des petits pains en 48h. En tout cas, on y sera à nouveau !
Ameline / Pierre
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