Actualité
SUMMER BREEZE 2017 : LE REPORT
INTRODUCTION
Le Summer Breeze, en Allemagne. Voila environ une quinzaine d’années que ce festival nous fait de l’œil mais aucune occasion nous a été donné pour y aller. Nous y remédions cette année. Fêtant ses 20 bougies pour cette édition et avec une affiche assez exceptionnelle, impossible de manquer ça. Après être juste revenu du Leyendas Del Rock, nous repartons pour la Bavière et sa forêt noire. 1200 kilomètres plus tard et 13 heures plus tard, nous rallions enfin la jolie ville de Dinkelbühl.
Récupération du pass photo et vip, montage des tentes sur le camping en mode old school (les voitures sont à proximité du campement) et voilà qu’une averse commence à tomber violemment au moment de construire la tonnelle. Extinction des feux vers 23 heures, demain sera une journée rude.
MERCREDI 16 AOUT
La météo est plutôt clémente en cette belle matinée, voilà qui rassure après la tempête de la veille. Nous rallions l’enceinte du festival après 15 minutes de marche et après être rentrés à l’intérieur, premiers achats au merch officiel (plus de 3 heures de queue) et petite visite du site : des stands partout, que ce soit la bouffe, à boire ou encore du merch, une seule Mainstage (contrairement à 2 sur les années précédentes, avec un système rotatif très ingénieux qui permet de faire démarrer un autre groupe 5 minutes après que le précédent ait fini), une 2e scène (T Stage) un peu plus petite et une dernière (Camel Stage) pour les petits groupes.
Point noir cependant, ne rien comprendre à l’allemand peut s’avérer problématique, heureusement que la langue de Shakespeare est largement parlée dans ces contrées.
Afin de marquer le coup, cette journée est dédiée à un membre de l’orga décédé il y a quelque mois, Michael Trengert, et cette dernière a décidé de programmer des groupes surprises, annoncés le jour même et qui ont été plus ou moins liés au festival les années précédentes : Born From Pain, Vomitory, In Extremo, Powerwolf, Amon Amarth et Destruction, voilà qui est très plaisant.
Nous commencerons donc ce festival avec les suédois de VOMITORY. Après avoir splitté le lendemain d’une tournée japonaise en 2013, leur retour sur les planches pour une reformation exclusive est un événement en soi.
Donnant dans un style death metal old school et proche d’un Cannibal Corpse, ce groupe culte envoie le pâté en mode rouleau compresseur, c’est très lourd, rapide, des solos violents à coups de vibratos au possible, les mid-tempos, plus rares, sont d’autant plus ravageurs et font secouer les cheveux. Et puis, ce sont typiquement suédois qui fait frémir a chaque fois, miam.
Malgré qu’ils n’aient presque pas joués ensemble depuis 2013 (3 membres sur les 4 présents jouent aussi dans Cut Up), la machine est toujours en place et l‘intensité ne retombe jamais. Puisant dans un peu tous les albums, c’est un véritable arsenal de poutres qui sont dégainées. Un concert un peu court (seulement 45 minutes) mais ô combien dévastateur.
Après un bol de nouilles asiatiques avalés rapido, UADA se met en place sur la Camel stage. La version américaine en tout point de Mgla est ahurissante : même son, même façon de jouer et de composer, même tenues de scène bref c’est assez frappant.
Néanmoins, le black metal fait quand même mouche et les adeptes sont au front. C’est froid, incisif, rapide, malsain et la nuit tombante sur le site apporte ce petit plus malfaisant pas désagréable. L’unique album sorti l’an dernier, Devoid Of Light, sera joué quasiment en entier, agrémenté de beaux passages typiquement nsbm. Un belle interlude avant ce qui va suivre.
On continue dans les surprises act de la journée et ce dernier va ravir au plus haut point votre serviteur : POWERWOLF.
Jouant presque à domicile (Sarrebruck se trouve à seulement 300 km), il s’amasse une foule conséquente qui vient voir le combo de heavy metal. Il faut dire que le groupe a vu sa notoriété bien augmenter depuis 3 – 4 ans et ce, un peu partout dans le monde. C’est le désormais classique Blessed And Possessed qui ouvre le bal, puis l’avalanche de hits est enclenchée : Resurrection By Erection, Armata Strigoi, Werewolves Of Armenia etc…
Les musiciens sont affûtés comme jamais, les frères Greyjoy courant partout ainsi que leur claviériste, tout le temps en train de faire remuer la foule. Quant à Attila, sa voix se porte à merveille, portant les Hallelujah et autres Ave Maria à leur paroxysme. La relève du heavy metal est bien la, pour notre plus grand plaisir.
Une très grande surprise qui est tombé cet après midi est la présence de AMON AMARTH sur la T-stage. Car nous devons préciser que nous les reverrons le lendemain en tête d’affiche sur la mainstage.
Avec leur drakkar pourfendant la scène en 2 parties, on se doute déjà que nous auront droit à un show spécial. Pas de grosses pyrotechnie ni effets de scène, la musique avant tout. Et à la grande surprise générale, quoi de mieux que Twilight Of The Thunder God pour commencer.
Le concert en lui même ne sera pas extraordinaire mais en revanche c’est une floraison de titres plus rares mais tout aussi excellents de ce qu’on a l’habitude d’entendre : Free Will Sacrifice, Versus The World, Live For The Kill, Valhall Awaits Me, Fate Of Norns, With Odin On Our Side… Les fans ultras des suédois sont donc ravis de pouvoir entendre live des raretés pas piqués des vers.
Les hommages envers Michael Trengert se poursuivent, Johan Hegg rappelant à plusieurs reprises que celui ci n’a pas hésité à les faire jouer à leurs débuts et qu’ils ne seraient pas où ils en sont aujourd’hui sans des acteurs de la scène metal comme lui a été. Magnifique.
Le final Victorious March est joué et les nordistes nous donnent rendez vous le lendemain pour leur show sur la mainstage.
Pour clôturer cette journée pleine d’émotions fortes, quoi de mieux que des vétérans du thrash allemands pour enfoncer le clou ? DESTRUCTION est chargé de l’affaire. Schmier et ses acolytes sont chauds pour remuer une dernière fois les gens à coups de missives destructives.
C’est l’incontournable Curse The Gods qui est tiré en premier suivi de près par l’excellent Nailed To The Cross. Prestation excellente du groupe à tous les niveaux si ce n’est la puissance du son assez faible, on demande pas les 135 db de Manowar mais on est pas à un concert des Musclés non plus.
Malgré cela, les Thrash Till Death, Mad Butcher et autres Total Desaster passent comme une lettre à la poste, ça va encore assez vite et la voie aiguë de Schmier fait encore des miracles. Bestial Invasion sera l’ultime rafale de ce concert bien bon.
Étant donné que nous avons vu les Steven Seagulls la semaine passée, nous rentrons à nos tentes les guibolles bien douloureuses, demain s’annonce furieux.
JEUDI 17 AOUT
A notre grand désarroi, une partie de la prog aujourd’hui sera consacrée à une certaine frange du metal avec des groupes comme Architects, Miss May I, Tesseract etc, ce qui n’est pas du tout notre tasse de thé, fort heureusement, il y a quand même beaucoup à faire aujourd’hui.
Et quoi de mieux pour démarrer sous un soleil radieux du début d’après midi qu’un petit death metal plutôt old school avec les belges de CARNATION. Proche d’un Cannibal Corpse à certains moments, ces derniers ont sorti un Ep ainsi qu’un live au Japon et se retrouve propulsé à ce créneau horaire fort acceptable.
La Camel Stage, sous la fumée, lance une petite intro menaçante et le groupe fait son apparition. Riffs acérés, blast beats, growls méchants, basse qui tricote, son typiquement américain, tous les ingrédients en symbiose pour passer 30 minutes à secouer la tête. Petite originalité du groupe, le chanteur est maquillé comme le diable tel qu’on le connaît dans la bible : tout rouge, cornes sur la tête et yeux tout jaunes, assez amusant et dont la voix rappelle fortement Pestilence. Une très bonne mise en bouche.
Un des premiers plats du jour arrive sur la Mainstage et on reste dans le même registre puisqu’il s’agit des maîtres d’OBITUARY. Avec comme entrée fracassante Internal Bleeding, les patrons du death metal made in Florida sont toujours vivants, plus que jamais. Les frères Tardy sont toujours au top, que ce soit John avec sa voix d’orc ou Donald qui maltraite sa caisse claire, Trevor avec sa rythmique ciselée ou bien Kenny avec ses solos au vibratos tels des bombes tombant sur le champ de bataille. Quand à Terry Butler (le monsieur a quand même joué la 4 cordes sur Spiritual Healing de Death ainsi que presque tous les albums de Six Feet Under), il tricote sévère.
Le combo Turned Inside Out / Chopped In Half fait toujours autant de ravages mais tellement de bien aux oreilles, quel plaisir. Et cela ne s’arrêtera plus pendant 1 heure, alternant parties rapides presque doom à certains moments. Moment épique pendant l’instrumental Redneck Stomp qui a déjà démonté plus d’une cervicale. Don’t Care et surtout Slowly We Rot viennent détruire le peu de corps qui ont survécu à cet assaut infernal. Les vieux sont toujours la et ils ont la dent dure.
Le temps d’avaler un morceau de cuissot de cochon grillé aux oignons accompagné de houblon, puis un petit tour dans les shops, nous allons nous placer sur la T Stage pour les polonais de DECAPITATED.
Tournant cet été afin de promouvoir Anticult, le dernier rejeton sorti il y a quelques mois, ils démarrent leur set avec 2 morceaux de cet album la, leur death metal se voulant de plus en plus groovy et se rapprochant d’un Lamb Of God à certains moments. S’appuyant sur quelques samples, la guitare de Vogg fait toujours aussi mal au niveau technique (le monsieur est diplômé de l’école de musique de Cracovie) et les riffs sont toujours puissant.
Dommage que le son ne soit pas trop au rendez vous, quand on voit comment c’est massif en studio. En revanche, Rafal est toujours un monstre de charisme, même si sa voix est un peu juste à certains moments, il n’en reste pas loin un hurleur hors pair.
Pour le reste, leur death metal moderne pique toujours la ou ça fait mal. Retour au death technique avec des morceaux comme Spheres Of Madness tiré de Nihility ou Post Organic tiré de Organic Halucinosis, en gros 45 minutes intenses qui remet les idées en place.
On reste au même endroit pour voir les SUFFOCATION, qui restera sans hésitation le meilleur concert de la journée. Comment rester de marbre face de tels chefs d’œuvres comme Pierced From Within ou Infecting The Crypt ?
Voila le vrai visage du death old school technique, la puissance à l’état pur. Et les derniers renforts dans le groupe ne sont pas des moindres : un nouveau chanteur live, très charismatique (Franck Mullen ne tourne plus en dehors des USA), un nouveau batteur au blast beat dynamique ainsi qu’un nouveau gratteux rythmique.
Terrence nous gratifie toujours ses solos apocalyptiques sur sa BC Rich et Derek a toujours ce style aussi percutant à poser le bas de sa 5 cordes sur le sol et en jouer comme une contrebasse.
Et les 45 minutes allouées passent à la vitesse de l’éclair tant le show est éblouissant. La vieille garde du death metal assure toujours et on espère pour le plus longtemps possible.
Comme sur la tournée de 2015, NILE prend le relais juste après. Et rien qu’à entendre le soundcheck avec un des meilleurs batteurs du monde, à savoir Georges Kollias, on sait qu’on va manger une tartine velue. En effet, en démarrant avec Sacrifice Unto Sebek, on constate que le son est lourd, massif et intense.
Le départ récent de Dallas Toler Wade aurait pu très bien déstabiliser les floridiens mais les apôtres d’Osiris sont plus vivants que jamais : le nouveau bassiste chanteur du nom de Brad Paris suppléante entièrement ce dernier.
Dû à la longueur de leurs morceaux, seulement 6 chansons seront interprétées mais ô combien dévastatrices, les oreilles ne peuvent se reposer que pendant les quelques interludes et autres orchestrations égyptiennes. Un vrai plaisir à voir encore une fois. On aurait bien pris un petit Black Seeds Of Vengeance en plus mais on chipote.
Retour sur la Mainstage pour AMON AMARTH. On prend les mêmes et on recommence. Le show sera en tout point identique à celui vu au Leyendas Del Rock une semaine auparavant (à lire ici). Si ce n’est que le groupe joue devant 2 voire 3 fois plus de monde qu’en Espagne et que le public sait mieux s’organiser pour les walls of death. Un concert absolument sans surprise mais obligé de répondre présent à l’appel.
Retour sur T Stage où nous apercevrons la fin d’Architects mais surtout prenons place à la barrière pour les chouchous d’ENSIFERUM. Et une foule conséquente se rue devant la scène, preuve du grand dévouement des allemands pour le folk finlandais.
C’est le bourrin From Afar qui ouvre le bal, au grand dam des agents de sécurité qui vont ramasser bon nombre de slameurs. Le dansant Token Of Time nous fait secouer la tête ainsi que le nouveau titre Way Of The Warrior, extrait du nouvel album Two Paths sorti très récemment, un bon cru dans la directe lignée de One Man Army.
D’ailleurs, seront joué de cet album Heathen Horde et le débile Two Of Spades, mettant en valeur le jeu de Netta à l’accordéon, qui a définitivement fait oublier Emmi, l’ancienne claviériste. On revient sur From Afar avec Stone Cold Metal, autre titre pas joué depuis un moment.
Sami et sa 5 cordes est toujours écœurant a voir jouer tant ce dernier est un monstre de scène, formant un duo unique au chant clair guerrier avec Markus. Quand à Petri, il demeure fidèle à lui même, impressionnant. In My Sword I Trust et l’ultime cartouche Lai Lai Hei nous achèverons la voix ainsi que le cou. Merci les finlandais, on espère vous revoir bientôt dans nos contrées.
S’il y a bien un truc plaisant en festival, ce sont les découvertes qui te mettent sur le cul (Regarde Les Hommes Tomber au Hellfest 2013 le dimanche à 10h30 du matin sous la Temple, voila). 2 heures du matin, direction la tente mais léger crochet inattendu vers la Camel Stage pour voir les locaux de FIRTAN. Un black très pagan qui rappelle beaucoup Bathory, quelques orchestrations en plus. La claque. Même la voix claire pendant certains passages en blast beats passent divinement bien.
30 minutes, 4 morceaux de 7 minutes, la messe est dite. On s’en rappellera clairement. Dodo.
VENDREDI 18 AOUT
Le temps nuageux ne présage rien de bon pour aujourd’hui mais c’est pas grave, on est la pour profiter à fond des concerts. Pour se mettre en route, à l’heure du casse croûte, le groupe REVOCATION ouvre le débat sur la T Stage.
Le death moderne très technique, mis en valeur par un son sympathique, est du plus bel effet et n’est pas à mettre entre toutes les oreilles.
Ça groove et ça joue vite sur les manches, tout en nuances, en contretemps et polyrythmies. Le gang de Boston a vraiment élevé son niveau ces dernières années et se rapprocherait maintenant d’un Vektor en moins thrashy. Bref les fans du genre sont aux anges et on ne peut qu’être admiratif devant tant de technique.
On passe dans un registre plutôt death mélodique avec les finlandais de MORS PRINCIPIUM EST. Le groupe tourne tellement rarement en Europe que nous profitons à bloc de cette aubaine.
Leur musique se veut agressive avec de nombreux changements de tempos, l’ensemble reste quand même assez rapide, de nombreuses nappes de claviers et quelques parties électroniques intervenant de temps à autres dans un harmonie cohérente.
Le dernier album Amber Of A Dying World est plutôt mis en avant mais ce sont les vieux morceaux comme Pure ou Pressure qui récoltent le plus de suffrages.
Le groupe est très satisfait de pouvoir jouer en festival, pour notre plus grand plaisir. Une bonne claque en live.
On reste sur la T Stage pour une autre perle du thrash américain : SACRED REICH. Malgré leurs ages avancés, les mecs de Phoenix n’ont rien perdu de leur finesse, leur brutalité et leur joie de vivre. Bananes sur les visages, solos endiablés, rythmiques impeccables, batterie soutenue, cet enthousiasme se répand partout.
Cependant, ça déboule encore sacrément bien : The American Way, One Nation ou Independant sont toujours de sacrés pierres angulaires pour chaque thrasheur qui se respecte. L’ultime pépite Surf Nicaragua, qui a connu son petit succès en 1988, nous fait secouer les cheveux une dernière fois.
Comme on le soutien depuis plusieurs années, la vieille garde est toujours la et elle n’est pas prête de lâcher prise.
Pendant que nous patienterons pour la séance de dédicaces d’Insomnium, nous voyons de loin la fin d’Epica et le début d’Eluveitie, sans grand intérêt et avec un son plus que moyen. Alors que les finlandais nous signent de jolies cartes postales, des trombes d’eaux commencent à tomber sur la Bavière, pendant environ 30 minutes, mettant à mal le site qui commence à se transformer en gadoue géante.
Mais il en faut plus que ça pour démotiver la populace. Sur la Camel Stage, NOTHGARD entame son set. Dom, guitariste d’Equilibrium, se la joue à fond Alexi Laiho, que ce soit au niveau du chant ou même de la façon de tenir sa Flying V pendant ses solos.
Pour le reste, on a droit à un death melodique très accrocheur et catchy, souvent bourrin mais toujours gavé d’envolées guitaristiques. Bref, un vrai plaisir de voir un autre groupe qui ne prend pas souvent la route.
CHILDREN OF BODOM démarre son set sur la Mainstage incessamment sous peu. De ce fait nous nous jetons dans le pit pendant HATEBREED, histoire de se défouler , pendant 15 minutes.
Ça jumpe sévère et mosh dans tous les sens. Jamey Jasta, arborant un beau t-shirt de Cryptopsy, bouge dans tous les sens, haranguant la foule sans arrêt sur des passages hardcore des plus groovy.
Et le final Destroy Everything n’arrangerait plus notre cou déjà abîmé. Voila qui est des plus plaisant. Le metal hardcore est toujours une tuerie en live.
Malheureusement pour nous, les intempéries reviennent, et sur tous les hauts parleurs du site, on entend un message nous conseillant de quitter le devant la scène et se réfugier à l’abri. La pluie tombera pendant plus d’une heure, nous forçant à louper le set entier de Children Of Bodom, une grosse déception.
Pour se consoler, nous traversons la boue pour atteindre la T Stage afin de voir nos chéris d’INSOMNIUM. Comme la semaine auparavant en Espagne, le death mélodique des finlandais est unique, mélancolique et tellement beau. La foule ne s’y trompe pas, le devant de la scène est blindé jusqu’à très loin.
En revanche, contrairement à ce qu’ils nous ont habitués ces derniers mois, le groupe n’interprétera pas Winter’s Gate en entier mais bien un best of de très grande qualité qui fait particulièrement plaisir.
Et c’est l’immense While We Sleep, hurlé comme un seul homme par un public exalté. Toute la discographie y passe : The Killjoy, Ephemeral, le plus rare Against The Stream ou même l’excellent Only One Who Waits dont les mélodies font carrément perdre la tête aux premiers rangs, dont l’émotion est plus que palpable.
En même temps, comment ne pas rester insensible face à un morceau The Promethean Song, interprété de manière magistrale par des musiciens tellement talentueux, Niilo, bassiste/chanteur au charisme monstrueux, ne cessant de remercier les fans, au top.
Et le combo final Mortal Share suivi du grandiose Weighed Down With Sorrow nous tirera encore des larmes frissonnantes. Encore une fois, messieurs, vous assurez votre statut de grand dans ce style la.
Une fois cette débauche d’émotions, nous courons a toute vitesse à la Mainstage afin de ne pas louper la fin du set de KREATOR, pile au début du fantastique Extreme Agression.
Fini les sentiments ténébreux, place au thrash des familles avec mode de rotation des cheveux activé.
Civilization Collapse accélère la cadence, les musiciens s’en vont mais reviennent rapidement pour jouer Violent Revolution ainsi que l’énorme Pleasure To Kill, pépite incontestée, entraînant la fin de notre voix qui sera plus qu’à l’agonie après ça. The Kreator will return.
WINTERSUN prend le relais 10 minutes plus tard, démarrant avec l’épique Awaken From The Dark Slumber (Spring), pièce de 14 minutes au compteur mais passant admirablement bien en live.
Jari, qui a délaissé sa guitare pour se consacrer uniquement au chant, cherche encore un peu ses marques alors que les autres appréhendent parfaitement la scène, surtout leur nouveau guitariste, Asim, d’origine pakistanaise.
Kai Hahto s’étant blessé à la main en juin, c’est l’actuel batteur de Stratovarius, Rolf, qui le remplace au pied levé admirablement. Winter Madness, du 1er album, au solo magnifique est ensuite joué et enchaîné direct derrière avec Beyond The Dark Sun, un autre titre emblématique et repris en masse par un public très contemplatif mais en délire total au milieu.
Le sublime Starchild, avec sa ligne mélodique qui ne sors jamais de la tête est sublimé par des lights blanches, mais avant la fin du morceau, nous quittons la Mainstage afin de se placer à la barrière de la T Stage pour le groupe suivant. Nous reverrons Wintersun en première partie d’Arch Enemy à Toulouse en janvier.
La messe satanique se met en place : BELPHEGOR est prêt à en découdre. C’est le titre Bleeding Salvation qui a l’honneur d’ouvrir le bal et le constat est sans appel : la batterie tabasse violent, les guitares sont tranchantes (merci Mesa et son Triple Rectifier), la noirceur du set est impeccable et le son plus que massif.
Les pogos sont nourris, les cheveux tournent vite et les gorges s’égosillent aux premiers rangs. Gasmask Terror est toujours aussi virulent alors que Hell’s Ambassador provoque une nuée de slameurs non négligeable.
Baphomet, titre ravageur, sera le seul extrait du nouvel album paru récemment, Totenritual, et dans la lignée de son prédécesseur, Conjuring The Dead. Le black/death des autrichiens fait très mal, l’alternance blast beats / passages thrashy est incroyable et les riffs en tremolo pick sont rugueux, ainsi que les solos mélodiques du sieur Helmuth, couvert de sang sur le visage.
Un petit interlude musical et Lucifer Incestus est lâché, à la joie immense du voisin de barrière. Il faut dire que le morceau est épais, surtout quand celui ci est suivi de près par le géant Stigma Diabolicum, avec ses mélodies somptueuses sur la fin, nous fait carrément perdre la tête et les cordes vocales.
Enfin la triplette Conjuring The Dead / Bondage Goat Zombie / Totenkult (cette double caisse, bordel) nous creuse un peu plus dans la tombe. Le meilleur concert de la journée sans aucun doute. Nous ramassons ce qui reste de notre carcasse et regagnons nos tentes avec un sourire hébété sur le visage. Bonne nuit.
SAMEDI 19 AOUT
Les chaussures ayant pris la décision de décéder hier soir (merci la bouillasse dégueulasse), on les rapièce comme on peut avec deux petites poches poubelles, un peu de gaffer gris et on est paré pour ce dernier jour de festival, tel un Robocop.
Retour sur le site, nous entendrons Primal Fear de loin avec un bon sandwich pour ensuite se placer correctement pour les copains de CRISIX. Un peu de thrash espagnol pour ce début d’après midi, rien de mieux pour se mettre en jambe. Toujours aussi foufous, ça saute et ça bouge dans tous les sens sur la petite Camel Stage, elle est belle la jeunesse du revival thrash des années 2010.
Le public ne se fait pas prier non plus, les mosh sont vigoureux et le public allemand très réceptif. En même temps, les Ultra Thrash et autres Bring Em To The Pit sont de vrais brûlots donnant envie de se dandiner furieusement. Efficacité 100% à la sauce Catalane, un régal pour les oreilles.
Il se passe quelque chose sur la T Stage, on entend les mots Pipi et Caca résonner dans la sono. Ha mais ce sont les copains de BENIGHTED qui font leur soundcheck et qui nous saluent depuis la scène devant des germains médusés. 5 minutes plus tard, c’est Reptilian, premier titre qui casse des bouches dans le public.
Et cela ne s’arrangera pas avec Let The Blood Spill Between My Broken Teeth commettant encore un surplus de ravage. Bref c’est la folie dans les circle pits. Collapse ne débande pas la sauce, y compris Slut, jouée juste après. Nous qui sommes habitués à les voir dans notre région, il est très surprenant de voir notre Julien Truchan national s’exprimer dans la langue de Shakespeare.
Sinon, le death/grind des Stephanois est toujours aussi bourrin, on peut être plus que fier de l’exportation de leur musique. Les gratteux Manu et Fab font toujours les andouilles entre eux et Pierrot n’est pas en reste. Seul bémol, un souci sur le micro de la caisse claire de Kevin Foley (Romain Goulon est toujours en convalescence) nous prive d’un son optimal de la batterie. Merci, les copains, hâte de vous revoir à la maison en décembre avec Psykup pour démonter de la fillette.
Sur la T Stage arrive une des valeurs montantes du black metal local : DER WEG EINER FREIHEIT. Si on est sensible à cette musique, avec son coté atmosphérique bien présent, les passages ultra brutaux que ce soit en blast beats ou en rythmiques mais surtout les mélodies magnifiques limites aériennes vous enchanteront au plus haut point. Pas de corpse paint ni croix à l’envers ni aucun artifice antichrétien, juste un joli backdrop noir et blanc typiquement macabre.
Même les musiciens ont l’air terriblement gentils et on dirait que leur batteur est sorti de son bureau d’ingénieur 5 minutes avant le concert, tant celui ci passe partout, et pourtant il maltraite sa batterie avec puissance et détermination. Bref, une tuerie sur album mais une grosse branlée en live. A revoir très vite dans des conditions nocturnes plus adaptées.
Le thrash old school est de retour avec HAVOK qui s’apprête à jouer. Les ricains sont prêts à en découdre. Attaquant direct de front avec Prepare For Attack et Point Of No Return, ils mettent direct les points sur les I.
Les musiciens sont toujours à bloc et c’est surtout le nain Pete Webber derrière son kit qui impressionne à chaque fois avec sa technique d’exécution rapide. Mais les regards sont aussi attirés par l’arrivée il y a quelques temps de leur bassiste Nick, un véritable tueur au niveau monstrueux. Tant est si bien que leur musique a évolué vers un thrash plus technique lorgnant vers un Watchtower voire même Atheist, moins accessible.
De ce fait, le groupe joue pas mal de morceaux de leur dernier album , Conformicide, délaissant au passage des morceaux cultes comme DOA, From The Cradle To The Grave ou Time Is Up, fort dommage. Heureusement, Covering Fire nous fera tourner les cheveux une dernière fois. Bien cool.
Petite incursion à la Mainstage pour revoir encore le thrash des OVERKILL. Le concert sera plus ou moins le même que celui vu une semaine auparavant en Espagne, les mecs du New Jersey faisant toujours le taf même après 35 ans de carrière, les vétérans n’ont pas fini de raccrocher. La présence à nos cotés des copains de Crisix nous font passer un moment super agréable.
On reste sur la Mainstage pour une autre valeur sure du death mélodique : DARK TRANQUILLITY. Comme à Toulouse il y a quelques mois, c’est avec Force Of Hand tiré de l’excellent Atoma que débute le set des suédois.
Toujours aussi magnifique, le melodeath fais toujours autant de ravages musicalement, tiré vers le haut avec des musiciens live de renoms comme Christopher Amott à la guitare ou Anders Iwers (frère de l’ancien In Flames) à la basse.
Quand arrive en troisième position The Treason Wall, avec son refrain mémorable, la foule est en liesse, idem sur Monochromatic Stains. Forward Momentum, autre superbe morceau, voit Mickael Stane descendre à la barrière et faire chanter les premiers rangs.
Therein nous fait péter un câble une fois de plus et viens le moment unique de Misery’s Crown, le chanteur blond décidant d’aller jusqu’à la console de son en crowdsurfing, donner un check à son ingé-son et de revenir (celle-ci est quand même situé à au moins 100 mètres de la scène) avant de s’éclipser définitivement derrière. Inoubliable.
Retour au death metal old school des familles avec les bataves de ASPHYX. Pas de fioritures, pas de samples, comme pour Obituary 2 jours avant, c’est le mode bourrin qui est activé.
L’excellent Vermin nous clashe direct la gueule suivi par le crochet du droit Candiru juste derrière. Le cou prend très cher et les capillaires tournent très vite.
Malgré son age avancé et sa voix reconnaissable immédiatement, Martin Van Drunen, donne tout ce qu’il a et fait vraiment parti des meilleurs frontman de la scène death metal, Paul fait crier sa BC Rich et la caisse claire de Stefan ramasse violent.
Le combo Death The Brutal Way / Deathhammer lance votre serviteur direct dans le moshpit et hurler le reste des cordes vocales. Le doomy Last One Of Earth clôt le débat de ce qui restera surement le meilleur concert de la journée.
Retour rapide à la Mainstage pour voir la fin de HEAVEN SHALL BURN, jouant devant une foule plus que conséquente et impressionnante, tête d’affiche oblige. Et pour le dernier morceau, c’est le légendaire Dan Swanö qui vient filer un coup de main au chant pour interpréter la reprise de son groupe Edge Of Sanity, à savoir l’excellent Black Tears.
Le dernier concert auquel nous assisterons sera les finlandais de FINNTROLL, avec un show un peu spécial pour fêter l’événement. En effet, le groupe puisera 2 morceaux de chaque albums de leur discographie.
Ils déterrent donc des chansons de leur 1er album, Midnattens Widunder, de 1999, pour notre plus grand plaisir. Et ainsi de suite ce sont des véritables pépites qui s’enchaînent : Jaktens Tid, Nattfodd, Trollhammaren, Solsagan etc, que des tueries qui nous font vibrer dans tous les sens.
Le concert aurait été parfait si le son avait été optimal, en effet, un souci de guitare récurrent nous empêche d’en profiter au maximum.
Pour le reste rien à dire, si ce n’est que Vreth paraît vraiment très alcoolisé mais qui n’entache ne rien le show, le beau gosse se démenant dans tous les sens. Un concert du groupe qui restera gravé pour longtemps. L’heure de quitter le site à sonné. Un gros dodo nous attend.
CONCLUSION
Malgré des intempéries hardcores à certains moment et la boue qui en découle, le Summer Breeze a tenu toutes ses promesses, que ce soit l’organisation, les groupes, la bouffe, les copains de partout en France, l’espace VIP, tous les stands de merch etc. Et au vu des 20 ans qui a été une fête intense pendant ces 4 jours, pour sur que nous reviendrons avant les 30 ans. We’ll be back.
Par Romain Reaper
Gallerie Photo ici : http://www.actumetaltoulouse.fr/photo/summer-breeze-open-air-2017-dinkelbuhl-allemagne/