Festiv'Report
Wacken 2014
Toujours sur le même site, le Wacken n’a pas trop évolué depuis l’an passé. Il faut quand même noter quelques changements au niveau des entrées et sorties du site qui se font à des endroits bien spécifique, ce qui n’est pas forcement plus pratique. Cette année également, l’échange du billet contre le bracelet se fait entre les scènes du Bullhead City Circus et le Wackinger Village. Ce dernier à d’ailleurs été quelque peu amélioré avec plus de décoration, de stands et d’endroits pour s’asseoir. Au niveau des Main Stages, la diversité des stands de bouffe est toujours au rendez vous même si leurs prix restent élevés. Des efforts de déco ont aussi été faits avec l’éclairage des main stages beaucoup plus important avec de nombreux spots dirigés vers le ciel.
Il faudra également noter des patrouilles sur le camping (police et first aid) plus nombreuses et un site globalement plus propre que les éditions précédentes (la météo y est pour beaucoup)…
Jeudi 31 Juillet : The « Glory » Land
Malgré une petite averse dans la matinée, le temps est resté beau jusqu’au soir, parfait pour débuter cette édition au sec.
Mais c’est du côté des scènes du Bullhead City que nous nous dirigeons pour écouter le Death Mélodique de In Mute gagnants du Metal Battle Espagnol. Malgré un set très court (20 min), voulu par l’orga, les espagnols ont su se démarquer par le puissant et énergique chant de leur frontgirl dont le look ne laisse personne indifférent ! Et il faut croire que nous leurs avons porté chance, puisqu’ils ont remporté le Metal Battle du Wacken !
Après une petite pause apéro, nous nous dirigeons vers la True Metal Stage pour voir Steel Panther. Pas vraiment fans de Heavy Glam, les échos que l’on a eu de leur passage au Bikini, ont titillé notre curiosité. Et on ne regrette pas d’y être allé: c’est un véritable show ! On peut résumer ce concert à des boobs, de la fourrure léopard et du gloss le tout saupoudré de cocaïne. Le cocktail marche bien, le public est présent en masse, (car) les filles jouent le jeu et les soutien-gorge se détachent. Au niveau du son, la balance était super et le chant de Michael Start sans failles. C’est avec de nombreuses filles se déhanchant sur scène que résonne Party All Day (Fuck All Night) mettant ainsi fin à ce surplus d’extravagance.
Vendredi 1er Aout : Le calme après la tempête
C’est avec Russkaja que l’on commence la journée. Comme toujours les autrichiens sont super énergiques, ils donnent la pêche dès le matin ! C’est leur second passage sur cette édition 2014 mais il y a quand même du monde sur la Party Stage. Quand Tractor, LE succès de Russkaja commence, c’est une très grosse partie du public qui forme un circle pit mené par le-dit « Tractor », un headbanger arborant un drapeau rouge, désigné par Georgij Makazaria…
Mais très vite les écrans géants nous interpellent : un groupe d’asiats « corpse-painté » est entrain de jouer sur la BlackStage… Et c’est vraiment pas mal, les taiwanais de Chtonic nous offrent un Black mélodique alternant gros riffs et instruments traditionnels, le tout en anglais et taïwanais. Une bonne claque de bon matin, comme on les aime. Leur jeu est puissant, sans jamais perdre cette touche exotique. On sent qu’ils sont vraiment contents d’être là. En bref, une très bonne découverte !
Entre deux concerts, nous nous sommes rendus à la conférence de presse d’Apocalyptica qui étaient là pour nous parler de leur prochain album qui sortira début 2015. Au programme, un gros changement de line-up puisque Franky Perez prêtera sa voix sur leur nouvel album, et une tournée européenne en avril, que du bon donc !
C’est toujours sous la tente presse que nous avons assistés au showcase de Beyond The Black, dont font parti les membres d’UMC (Ultimate Metal Cover). Et même devant un public presse, les 5 jeunes ne se démontent pas: la chanteuse, énergique, apporte une certaine douceur au groupe ce qui peut être regrettable quand on connaît UMC et Cypecore (autre projet du duo).
On sors juste à temps pour Heaven Shall Burn, un des groupes à ne pas manquer. Et on est pas déçus ! Comme on s’en serait douté, lorsque Endzeit résonne le public se donne à fond. Et le fameux circle pit de 2011 autour de la console s’est fait battre à plate couture (cf: vidéo de leur passage) ! Ces gars débordent d’énergie et ils savent parfaitement la transmettre à leur public grâce à leur musique taillée pour le live. Le show se termine sur la reprise de Valhalla (Blind Guardian) en version bien plus sportive.
On enchaîne de suite après avec Children of Bodom sur la Black Stage. Dans l’ensemble, le concert est bien meilleur qu’au Bikini: le groupe -et surtout Alexis- semble content d’être là et prend du plaisir à jouer devant les metalheads. Nous avons eu droit à une bonne dose d’énergie sur scène et même quelques paroles d’Alexis au public. Mais tout ce beau cocktail à malheureusement été taché par quelques pics de saturations des basses… On retiendra surtout la bonne humeur du groupe (qui est dès fois très peu palpable) pour ne pas repartir déçus.
Un des show très attendu de cette édition 2014 est sans doute celui d’Apocalyptica, accompagné d’un orchestre symphonique. Nous avions hâte de découvrir ce qu’une affiche comme ça donnerai au Wacken et surtout l’ambiance qui y régnerait. Personnellement, j’ai adoré ce concert mais je ne comprend pas pourquoi avoir placé un concert instrumental entre Children et Motorhead… Quoi qu’il en soit, le public reste assez contemplatif et finit par se réveiller un peu lors de Nothing Else Matter où tout le monde reprend en chœur la fameuse chanson de Metallica. C’est dans une ambiance calme que le concert se termine, une bonne pause musicale qui contraste clairement avec le reste de la programmation de la journée.
A peine les finlandais partis que c’est au tour de Motörhead de monter sur scène. Ce concert était lui aussi très attendu puisque l’an passé ils n’avaient assuré qu’une vingtaine de minutes de show, suite à un malaise de Lemmy. Dès l’entrée sur scène des protagonistes, tous les regards sont portés sur le frontman, mais ce dernier semble en meilleure forme que l’an passé: il parle plus et semble content d’être là, prêt à prendre sa revanche. Les chansons s’enchaînent et Lemmy tient péniblement le coup, ce qui se ressent dans sa voix… Heureusement que le batteur et le guitariste sont là pour assurer le show en permettant à Lemmy de souffler un peu lors des solos instrumentaux. La chanteuse allemande Doro est même montée sur scène le temps de Killed by Death ! Beaucoup de temps mort donc, avec des chansons palpitant à 20 bpm de moins que la normale: Overkill semblait être joué au ralenti… Je pense qu’il est temps pour Motörhead de s’arrêter là, avant qu’ils ne massacrent leurs propres chansons et par la même, leur réputation.
Le temps de manger un bout et les américains de Slayer sont déjà en place. Le trash metal n’étant pas vraiment notre tasse de thé nous ne nous attardons pas, mais d’après les collègues, c’était un des meilleur concert du groupe. Ce qui nous a fait légèrement regretter notre choix…
Après cette rude journée, il est temps de se reposer que le lendemain promet d’être chargé!
Samedi 2 Aout : Le meilleur pour la fin
C’est Arch Enemy qui ouvre les hostilités avec d’entrée de jeu Yesterday is Dead and Gone. On regrette qu’ils soient passé à 12h, où l’ambiance du fest n’est pas encore lancée puisque la plupart des gens roupillent encore dans leur tentes… C’est donc au zénith que le concert se déroule, avec des timides slams et circles pit. On sent tout de même que les fans sont au rendez-vous, la foule scandant en chœur leur chansons. Ce fût le concert test pour la nouvelle chanteuse du combo Alissa, et elle est au top. Elle apporte une jeunesse au groupe et ça fait du bien. Les morceaux s’enchaînent et la setlist est assez variée. On a déjà hâte de les voir au Bikini !
Un petit Wacken Nacken avalé et la grande messe noire débute sur les riffs mystiques de Blow your trumphet Gabriel de Behemoth. Beaucoup de monde est rassemblé devant la Black Stage pour assister au show très carré des polonais. Nous nous retrouvons de plus en plus serrés au fur et à mesure du concert puisque le show attire les curieux. Pour cause, le son est super bon et l’ambiance s’échauffe au fur et à mesure du set à tel point que des circle pit se formeront. Même si vous n’êtes pas adepte du genre, je vous conseille de ne pas les manquer, ils vous feront changer d’avis à coup sûr !
Mais Behemoth, c’est un peu le calme avant Hatebreed, que l’on enchaîne juste après sur la Party Stage. L’énergie du groupe et l’ambiance dans le public sont là mais j’ai trouvé cette heure et demie un peu longue à cause de la linéarité rythmique du set… Néanmoins leur setlist a ravie les fans. Avec eux, il y a de quoi remuer la tête en vous en faire craquer la nuque. Un show bien bourrin comme on les aime, avec peu de temps mort et un frontman omniprésent sur scène.
Mais le concert à retenir de ce Wacken 2014, c’est très certainement celui d’Amon Amarth où beaucoup, beaucoup de monde répondent présent. Le décor de scène, composé de deux têtes de draken, est superbe, le son aussi et on se croirait parmi les vikings. Le groupe, déjà présents lors de l’édition 2012, est toujours aussi content d’être là et ça fait plaisir. Guardians of Asgaard ou encore Cry of the Black Birds sont comme toujours, repris en chœur par un public de plus en plus nombreux. Lorsque les écrans dévoilent toute la fosse, on observe une marée humaine qui s’étend à perte de vue si bien qu’on a l’impression que le Wacken tout entier est venu assister à leur show. C’est sous un flot continu d’acclamation et d’applaudissement bien mérité que le concert s’achève, une « poutre » comme on en a rarement pris !
On enchaîne ensuite avec les incontournables Megadeth, où bizarrement moins de monde est présent que pour Amon Amarth… Le concert débute sur un problème technique : la vidéo projetée sur un écran et le son d’introduction se couperont subitement sans explications et ce n’est que quelques minutes après que le groupe fera son entrée sur scène. C’est bien dommage qu’un groupe d’une telle envergure ne débute pas son show de façon explosive, mais bon, l’électricité fait parfois des siennes ! Mustaine était en meilleur forme que d’habitude, mais on sent que le groupe se fait vieux. Même si aucune faute majeure ne viendra tâcher la toile, le concert ne décolle pas. Des morceaux comme Tornado of Souls, Symphony of Destruction ou encore Sweating Bullets ont néanmoins contenté les fans venu en masse devant ce groupe de légende.
Le Mot de la fin
Cette édition 2014 s’est bien mieux déroulé que l’an passé ! La météo a été plus que clémente: on a eu droit à une seule averse le premier jour, alors que les concerts n’avaient pas encore commencés ! Et ceux qui y sont déjà allé connaissent l’enfer de la boue caoutchouteuse du Wacken…
Nous avions peur que le festival reste dans sa routine d’années en années (comprenez, avec un sold-out en 3 jours il n’y a plus besoin d’innover grand chose !), mais ils ont tout de même fait des efforts. Même si l’affiche ne nous paraissait pas extraordinaire les 25 ans (surtout comparée à celle du Hellfest 2014), l’ambiance qui règne sur la Holy Land est unique en son genre, et vaut n’importe qu’elle affiche: ça reste démesuré et magique, parce que c’est le Wacken.
Les annonces pour l’année prochaine sont déjà de bonne augure, avec des groupes comme In Flames, Ensiferum, Kataklysm, Sepultura, Cannibal Corpse ou encore Sabaton… Il y en aura pour tout les goûts ! Comme toujours, l’orga garde en réserve ses meilleures cartes… (des californiens ?).
Bien qu’il faille aller jusqu’au nord de l’Allemagne, le Wacken reste l’incontournable référence du metal en Europe et réunis tous les ans des dizaines de milliers de fans du genre. Le voyage vaut largement le détour. Restez sur le qui-vive pour attraper les dernières places qui seront vendues au compte goutte tout au long de l’année, car le Fest tiendra ses promesses l’an prochain, nous n’en doutons pas !
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